Les crises sont là, au quotidien : financières, budgétaires, bancaires… Elles affectent de plus en plus la vie pratique de nos concitoyens au point qu’une sinistrose ambiante les fait douter de l’avenir. C’est sans doute le moment, en cette période de réévaluation du cadre stratégique entreprise par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), de rappeler les atouts inaliénables de la France en matière de défense et de sécurité. Lire la suite

  p. 1-1

Le retrait prévu des forces françaises d’Afghanistan a intensifié les rumeurs de défaite qui font porter à nos soldats, à leur famille et, finalement au pays, la disgrâce imméritée, des vaincus. Redécouvrir la cohésion nationale permettra de miser sur la résilience collective. Seule une perception réaliste de la complexité des décisions d’État permettra de s’affranchir des utopies d’une censure populaire permanente. Lire les premières lignes

  p. 5-10

Considérant que, comme d’éminents philosophes l’ont annoncé de longue date (1), il n’y a plus, dans la portion de planète qu’on appelle Occident, d’événements susceptibles de nourrir l’esprit des hommes et d’exercer leur capacité de résilience, Lire la suite

  p. 30-30

Quel Occident ?

De conjoncturelle, la crise serait devenue systémique, du moins dans les discours. Car pour les actes, le couple déterminisme-progressisme reste l’unique logiciel en vigueur. Il existe pourtant en Occident un autre mode de pensée mis de côté depuis deux siècles et demi qui permettrait cette révolution nécessaire sans laquelle une catastrophe est désormais certaine. Lire les premières lignes

  p. 13-16

Le fait occidental s’est imposé depuis longtemps comme dynamique civilisationnelle. Mais il s’est progressivement dilué, déterritorialisé, relativisé et est entré aujourd’hui en compétition avec d’autres réalités stratégiques émergentes. L’auteur évalue son utilité résiduelle. Lire les premières lignes

  p. 17-22

C’est une vision réaliste des nécessités et des enjeux que nous présente ici l’historien qui fait de l’atlantisme et de ses aléas la pierre angulaire de l’Occident. En nous montrant les limites de la solidarité euro-atlantique actuelle, il montre celles de l’avenir du concept d’Occident. Lire les premières lignes

  p. 23-29

L’émergence d’une nouvelle dynamique mondiale affecte la structure, la nature et la texture d’un système international conçu par et pour l’Occident. L’auteur en montre les racines et en dégage les conséquences sur les monopoles occidentaux et l’hétérogénéité du système en gestation. Lire les premières lignes

  p. 31-36

Après avoir énoncé les valeurs de l’Alliance atlantique telles qu’elles résultent de la charte de l’ONU et montré que les valeurs occidentales s’en écartaient peu sauf par la posture résolument défensive, l’auteur suggère que les valeurs positives de doute critique et de plasticité fondaient la particularité d’un Occident à la flexibilité préservée. Lire les premières lignes

  p. 37-42

C’est en policiste averti que l’auteur croise de nombreuses pistes pour cerner le concept d’Occident et en définir les contours complexes. Il montre que l’approche civilisationnelle reste la plus pertinente pour caractériser la personnalité singulière de l’Occident mais signale qu’elle conduit à une inévitable guerre culturelle. Lire les premières lignes

  p. 43-50

Les défis auxquels doivent faire face les Occidentaux ne sont pas seulement sécuritaires mais stratégiques, ce sont ceux de la refonte de l’organisation du monde. S’ils concernent d’abord les Américains dont le leadership est mis à mal, ils demandent aussi aux Européens un effort de volonté et aux deux partenaires atlantiques de s’accorder sur l’essentiel, faute de quoi l’Occident se sera fracturé. Lire les premières lignes

  p. 51-55

Asymétrie - Nom féminin apparu au début du XXIe siècle pour désigner, sous forme d’étonnement surjoué, la vieille réalité de la guerre et des combats que nos armées sur-technologisées et managées ont désapprise. La surprise ne date pas d’hier. Prenons cette scène qui se déroule à Paris dans la matinée du 25 août 1944, rapportée par Pierre Bourdan dans son Carnet de retour (Éditions Pierre Trémois, 1945). Son unité vient de déboucher sous la ligne de métro qui surplombe le boulevard de Grenelle, et la voilà prise sous un feu nourri qui vient du viaduc, un « tir bien ordonné et soutenu ». Flottement chez les hommes de la 2e DB : non parce qu’il s’agit d’un combat dans la population, comme se gaussent les beaux esprits lorsqu’il s’agit d’occuper les cités d’Orient, mais parce que l’armement du détachement et sa puissance ne sont pas prévus pour une telle occurrence. Lire les premières lignes

  p. 56-56

Repères - Opinions - Débats

Dans cette vigoureuse mise en garde, l’auteur estime que les risques se multiplient pour le monde occidental, que des conflits se profilent et que le temps de nouvelles alliances est arrivé pour conjurer les dangers et notamment la venue au premier plan d’une Chine surpuissante. Lire les premières lignes

  p. 59-63

L’auteur expose le résultat de ses travaux sur la façon dont l’Occident est perçu par bien des Arabes. C’est dans un fond historique qui va des Croisades aux mouvements du nationalisme arabe et dans le voisinage rugueux des religions chrétienne et musulmane qu’il puise la tension qu’il discerne entre monde arabe et Occident. Lire les premières lignes

  p. 64-70

Ce plaidoyer pour une clarification des mots employés pour qualifier des attentats commis au risque de la vie est utile pour comprendre les comportements terroristes et distinguer plus clairement les victimes de leurs bourreaux. La confusion actuelle participe de l’insécurité ambiante. Lire les premières lignes

  p. 71-76

Comme la plupart des acteurs internationaux, l’Union européenne a été surprise par les « printemps arabes ». Ses difficultés dans ce contexte, autant que ses velléités d’y être un acteur, sont porteuses de leçons utiles sur la capacité d’adaptation de l’UE au changement international. Lire les premières lignes

  p. 77-85

Le cadre de dialogue qu’offre l’initiative « 5+5 Défense » en Méditerranée occidentale permet de manifester la solidarité régionale et de développer un partenariat stratégique renforcé entre riverains latins et maghrébins de la Méditerranée. Telle est la thèse que développe l’auteur. Lire les premières lignes

  p. 87-90

C’est de l’analogie entre les caractéristiques intrinsèques des espaces maritimes et celles de la Planète mondialisée que l’auteur tire une réflexion sur la capacité de manoeuvre dans un monde mouvant ; non seulement pour tirer des mers ressources et croissance nouvelles mais aussi pour garantir les flux internationaux. Lire les premières lignes

  p. 91-94

Il n’est pas simple de décrire le modèle d’armée de la Chine ni d’évaluer la valeur de sa technologie militaire. La dimension maritime de son ambition stratégique est cependant de plus en plus affirmée et l’obsession des porte-avions y tient une large place. Pourtant la posture stratégique chinoise reste tentée par les effets asymétriques dans des secteurs non militaires. Tel est le constat nuancé que fait l’auteur expert de ce domaine. Lire les premières lignes

  p. 95-100

Comment plusieurs lectures soignées du célèbre traité chinois sur l’art de la guerre révèlent des dimensions, notamment systémiques, qui expliquent la pertinence et l’intérêt actuel de l’antique traité de stratégie. Lire les premières lignes

  p. 101-105

Faire la guerre avec des robots n’est plus une fiction mais une perspective. Partant de l’axiome selon lequel la réflexion précède l’action, la thèse soutenue est que la réflexion sur les algorithmes déterminant le comportement individuel et collectif des robots doit précéder et alimenter la conception des engins en eux-mêmes. Corollaire de cette idée : la réflexion éthique doit être imbriquée dans la réflexion conceptuelle au sens large. Lire les premières lignes

  p. 106-111

Ce tour d’horizon très complet de la place de l’éthique dans un monde en changements rapides et dans des forces armées confrontées à des combats irréguliers avec des instruments innovants montre que le besoin d’une éthique militaire forte et adaptée est pris en compte dans nos armées. Lire les premières lignes

  p. 112-121

En présentant les grands axes de la « Convention Défense » de l’UMP (Union pour un mouvement populaire) du 20 septembre 2011, l’auteur montre la place que tient la défense dans son projet présidentiel. Il en souligne les priorités, l’Europe de la défense, le lien armées-nation et la politique industrielle mais aussi les nondits financiers. Lire les premières lignes

  p. 122-124

Revues - Rapports

Notre époque raffole des nouveautés. Vivant dans l’instant, elle a beaucoup de peine à se situer dans la durée. La pensée stratégique ne fait pas exception à cette triste règle. Il est frappant de constater que les références des livres ou des articles sont presque toujours récentes, datant généralement de la dernière décennie. Hormis la référence révérencielle à Clausewitz, que la plupart du temps on n’a pas lu, les travaux anciens sont purement et simplement effacés, presque comme s’ils n’avaient jamais existé. Notre époque est censée avoir, sinon tout découvert, au moins tout relu et réinterprété, de sorte qu’il n’est plus besoin de se reporter à des travaux antérieurs désormais dépassés. En outre, le contexte stratégique s’est tellement transformé que les références anciennes n’apparaissent plus comme pertinentes. Lire les premières lignes

  p. 127-128

Affiche« Une image vaut mille mots », soulignait Confucius. Cette maxime du grand philosophe chinois reste une référence pour les responsables politiques et économiques qui doivent absolument convaincre une opinion. L’image est d’abord un outil efficace de la propagande. Le nazisme a su utiliser cet atout à grande échelle. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler institue un département du film au sein du bureau de la propagande dirigé par Goebbels. En particulier, le Führer met le talent de Leni Riefenstahl, à la fois actrice, cinéaste et photographe, au service des opérations grandioses de communication du régime dictatorial. Dans Le triomphe de la volonté (1934) (voir l'affiche ci-contre), la réalisatrice de ce documentaire à la tonalité démesurée réussit à créer une ambiance mythique autour des orateurs et des dignitaires du Reich transformés en véritables dieux vivants. Dans un décor sublimé par des effets de lumière envoûtants et une musique poignante, l’auditoire est transcendé et hypnotisé, donc forcément conquis. On retrouve cette même dynamique de fascination délirante dans Les dieux du stade (1938), une production cinématographique en deux parties que la cinéaste allemande a consacrée aux jeux olympiques de Berlin de 1936. Le dessein du film vise à exalter la beauté du corps des athlètes, métamorphosés à leur insu en messagers d’une « race pure », c’est-à-dire « supérieure » et donc porteuse d’espoir dans la construction d’une nation dominatrice. Le cinéma devient ainsi une plate-forme de bourrage de crâne et de persuasion idéologique pour les dirigeants nazis qui nationaliseront le 7e art. Cette logique implacable d’endoctrinement par l’image, capable de toucher le subconscient derrière l’apparence innocente et agréable d’une œuvre habilement façonnée, demeure une méthode très prisée des despotes qui veulent manipuler une population en vue de lui faire adopter un mode de pensée et une ligne de conduite déterminés. Dans ce champ d’action de l’ensorcellement collectif et de la mise en scène à grand spectacle où les outrances débordent d’extravagance, les historiens s’accordent à décerner la palme de la mégalomanie et de la paranoïa à Fidel Castro, Saddam Hussein, Ceausescu, les dirigeants nord-coréens et Kadhafi. Lire les premières lignes

  p. 129-131

Ce printemps 2011 a vu l’Italie fêter le 150e anniversaire (1) de sa réunification par de très nombreuses manifestations dans la péninsule, pourtant celui-ci a eu au final peu d’écho de l’autre côté des Alpes. C’est un paradoxe, d’autant plus que la France, qu’elle fut royauté, empire ou république s’est longtemps passionnée pour la célèbre « Botte ». Autre paradoxe actuel, les relations franco-italiennes, d’habitude plutôt sereines, ont connu récemment de sérieuses perturbations dans lesquelles la dimension passionnelle n’était jamais très loin. Il suffit de se rappeler une certaine finale d’un certain mondial en juillet 2006 ! Lire les premières lignes

  p. 131-134

Le « printemps arabe » semble annoncer l’instauration d’un ordre nouveau. Les changements de régime en Tunisie, en Égypte et en Libye, les remises en question des régimes syrien et yéménite et les attentes partout ailleurs, établissent de nouveaux paysages politiques que les consultations électorales annoncées devraient définir. Ce changement différentiel mais global met en scène les opinions comme acteurs de la reconstruction de l’espace politique. Les pouvoirs établis sont désormais appelés à s’expliquer, sinon à rendre des comptes à leurs citoyens. D’autre part, les changements de régime peuvent impliquer une révision des réseaux d’alliances ou du moins d’importants rééquilibrages, dans l’aire arabe. Lire les premières lignes

  p. 134-136

Recensions

Éric Denécé : Forces spéciales, l’avenir de la guerre ?  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 302 pages - Pierre Morisot

Que le lecteur ne s’attende pas au récit détaillé d’équipées héroïques. S’il arrive à l’auteur, expert reconnu en la matière, d’évoquer à titre d’exemple des opérations réussies ou non, dont certaines sont restées célèbres, il offre plutôt un véritable cours sur l’histoire de ces unités mythiques que sont les « forces spéciales », leurs caractéristiques, leurs modes d’action et leur place dans l’appareil diplomatique et guerrier des États. Lire la suite

  p. 137-138

Jean-Christophe Notin : La guerre de l’ombre des Français en Afghanistan (1979-2011)  ; Fayard, 2011 ; 934 pages - Michel Klen

Le livre de Jean-Christophe Notin est certainement l’un des ouvrages les plus fouillés et les plus pertinents sur l’Afghanistan. Bien que le sujet porte surtout sur le rôle de la France dans les conflits qui ébranlent cette région asiatique depuis l’invasion soviétique à la fin de l’année 1979, l’auteur nous livre non seulement une myriade de détails sur l’implication de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), un organisme qu’il connaît bien, mais aussi des analyses très fines à caractère géopolitique et historique. Lire la suite

  p. 138-141

René Guitton (ss dir.) : Bigeard l’hommage  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 300 pages - Pierre Morisot

René Guitton a eu la louable et généreuse idée de rassembler ici une partie essentielle des hommages verbaux ou écrits rendus à ce fameux Bruno qui a tant marqué les esprits par son courage, son style de commandement, son originalité… Lire la suite

  p. 141-142

Basil Liddell Hart : Les généraux allemands parlent  ; Éditions Perrin, 2011 ; 560 pages - Jérôme Pellistrandi

À l’heure où les stratèges de l’Otan s’interrogent sur une voie de sortie honorable de l’Afghanistan, il n’est pas inutile de relire l’œuvre de Basil Liddell Hart (1895-1970), le promoteur de l’« approche indirecte ». Très judicieusement, les éditions Perrin viennent de republier l’un des livres les plus originaux du stratégiste britannique car il traite des batailles de la Seconde Guerre mondiale vu avec les yeux des « perdants ». En effet, ce travail fut présenté au public en 1948 sous le titre The other side of the hill et s’appuyait sur les « debriefings » que l’auteur eut la possibilité de conduire auprès de nombreux officiers généraux allemands, pour la plupart encore prisonniers de guerre en Angleterre au moment de l’enquête. Lire la suite

  p. 142-144

Revue Défense Nationale - Novembre 2011 - n° 744

The planned withdrawal of French forces from Afghanistan has intensified talk of defeat, which casts the shadow of undeserved disgrace on our soldiers, their families and ultimately the nation. Rediscovering national solidarity will enable us to concentrate on our collective willpower. Only a realistic perception of the complexity of the State’s decisions will allow us to free ourselves from incessant utopian public criticism.

Successive crises in economics, have become systemic—at least, that is what is said. For as far as action is concerned, a mix of determinism and progressivism appears to be the only path currently conceivable. However there is in the West another way of thinking which has been left aside for two and a half centuries, yet which could fuel the needed revolution, without which catastrophe is now certain.

The West has long been recognised as a civilizing force. But this influence has progressively become diluted, internationalised and brought down to size, and is now in competition with other emerging strategic entities. The author evaluates its residual value.

A historian presents a realistic vision of the issues concerning Atlanticism and sees it as the West’s keystone. By demonstrating the current limits to Euro-Atlantic solidarity he identifies those of the future Western system.

The emergence of a new world order affects the structure, nature and texture of an international system conceived by and for the West. The author describes its roots, sets out the consequences for western monopolies and highlights the disparities of the emerging system.

The author recounts the values of the Atlantic Alliance resulting from the UN Charter and shows that western values have not greatly changed over the years, apart from the adoption of a resolutely defensive posture. He suggests that the positive values of free criticism and malleability are at the root of the West’s continuing flexibility.

The author follows many leads with the persistence of a conscientious detective to pin down the concept of the West and define its complex form. He demonstrates that an approach based on its civilization remains the best way of characterizing the personality of the West but warns that this leads to an inevitable culture war.

The challenges which Westerners must face are not only security-based in nature but also strategic, and are linked to the reorganization of the world. Although they mainly concern the Americans, whose leadership is under threat, they also require an effort of will on the part of Europeans and that the two Atlantic partners agree on essentials, failing which the West will break up.

Opinions and Viewpoints

In this vigorous warning, the author claims that risks are multiplying for the western world, conflicts are threatening and it is time for new alliances to ward off danger, especially the arrival of an over-powerful China on the scene.

The author explains the results of his work on the way in which the West is seen by many Arabs. He detects a tension between the Arab world and the West stemming from a historical background which runs from the Crusades to the Arab nationalist movements, and from the uneasy relationship which exists between the Christian and Moslem religions.

This plea for clarification of the words used to describe terrorist attacks is useful in order to understand terrorists’ behaviour and to distinguish more clearly the victims from their killers. The current confusion contributes to a general insecurity.

Like most international actors, the European Union was taken by surprise by the Arab spring. Its difficulties in this context, as well as its half-hearted efforts to become a player in it, provide useful insights into the ability of the Union to adapt to international change.

The opportunity for dialogue offered by the ‘5+5 Defence’ initiative in the western Mediterranean is allowing the emergence of regional solidarity and the development of a strengthened strategic partnership between inhabitants of Latin and Maghreb lands around the Mediterranean. This theme is developed by the author.

The author draws inspiration from the analogy between the intrinsic characteristics of maritime spaces and a globalised planet to reflect on the ability to manoeuvre in a changing world; not only gain access to the sea’s resources and to bring new growth but also to guarantee international trade.

China’s armed forces and the level of their technology are not easy to categorize. The maritime dimension of China’s strategic ambitions is increasingly evident however, and a preoccupation with aircraft carriers forms a large part of it. The author is an expert in this field and assesses that the Chinese strategic posture remains coloured by unequal results in non-military sectors.

Several thoughtful readings of the famous Chinese treatise on the art of war bring out the insights which explain the pertinence and current interest in this ancient strategic work.

Conducting a war with robots is no longer in the realms of fiction but a real prospect. Starting from the axiom that thought precedes action, the thesis of this article is that consideration of the algorithms determining the individual and collective behaviour of robots must precede and inform the design of the devices themselves. The corollary of this idea is that ethical considerations must be incorporated into wider conceptual thinking on the subject.

This very detailed description of the place of ethics in a rapidly changing world, and in armed forces confronted with irregular combat using innovative weapons, shows that our armed forces are well aware of the need for strong and appropriate military ethics.

The author presents the major topics discussed at the UMP’s (Union pour un Mouvement Populaire) Defence Convention of 20 September 2011, as an illustration of the place which defence occupies in the party’s programme for the presidential elections. He highlights the priorities involved, European defence, the link between the armed forces and the nation and industrial policy, while not forgetting the underlying financial realities.

Book reviews

Éric Denécé : Forces spéciales, l’avenir de la guerre ?  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 302 pages - Pierre Morisot

Jean-Christophe Notin : La guerre de l’ombre des Français en Afghanistan (1979-2011)  ; Fayard, 2011 ; 934 pages - Michel Klen

René Guitton (ss dir.) : Bigeard l’hommage  ; Éditions du Rocher, 2011 ; 300 pages - Pierre Morisot

Basil Liddell Hart : Les généraux allemands parlent  ; Éditions Perrin, 2011 ; 560 pages - Jérôme Pellistrandi

Revue Défense Nationale - Novembre 2011 - n° 744

Les crises sont là, au quotidien : financières, budgétaires, bancaires… Elles affectent de plus en plus la vie pratique de nos concitoyens au point qu’une sinistrose ambiante les fait douter de l’avenir. C’est sans doute le moment, en cette période de réévaluation du cadre stratégique entreprise par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), de rappeler les atouts inaliénables de la France en matière de défense et de sécurité.

Par sa position géostratégique au cap occidental de la masse eurasiatique, elle est un pivot décisif de tous les grands enjeux continentaux, méditerranéens et atlantiques ; par ses territoires ultramarins, elle est engagée sur les cinq continents et aucune des logiques régionales ne lui est étrangère. Son environnement est structuré par des voisinages et des partenariats stratégiques qui vont de l’alliance, atlantique à l’union, européenne. Par sa capacité démontrée de maîtriser des projets industriels complexes (énergie pétrolière, nucléaire ; transport automobile, ferroviaire, aérien, spatial ; agroalimentaire…), elle vit la mondialisation avec des savoirs, des pratiques et des techniques éprouvés. Par la vitalité démographique continue qu’elle manifeste, elle se prépare à être l’une des plus fortes populations de l’Union européenne. Par son appareil militaire qui possède toujours des capacités opérationnelles décisives dans les domaines d’action des conflits modernes, elle sait engager des moyens pour la défense de ses intérêts, la promotion de ses valeurs et l’exercice de ses responsabilités dans la gouvernance mondiale. Par sa filière « armement » développée, à la technologie éprouvée, elle est à l’avant-garde des développements technico-opérationnels. Par la capacité opérationnelle de ses forces, la vaillance et le sens du service que manifestent ses militaires, elle dispose d’une réactivité politico-militaire avérée.

Que manque-t-il donc à cette panoplie somme toute rassurante pour enrayer un sentiment collectif d’insécurité et de déclin ? Sans doute d’abord la cohérence d’une posture solidaire d’un monde occidental hétérogène qui ne cesse de se déliter du fait d’expériences stratégiques divergentes et de manque d’intérêts communs suffisants. Sans doute la cohésion d’une communauté nationale qui disperse ses efforts dans des priorités contradictoires, prospérité, solidarité, justice sociale, sécurité, centralité étatique, déconcentration régionale… Cohésion fragile aussi du monde de la défense où la disette budgétaire annoncée suscite des réactions corporatistes, des réflexes défensifs et des compétitions larvées. Sans doute enfin, la culture de l’effort en matière de réflexion et de débat stratégique dont on admet trop vite en France qu’il est apaisé par le consensus qui y prévaut, tant les questions de défense sont sanctuarisées à l’écart de la compétition politique. Cohérence, cohésion, effort, trois exigences qui fondent la confiance et procurent ce sang-froid dont la France a besoin dans les crises systémiques qui affectent nos sociétés et celles de nos voisins provoquant plus d’incertitude individuelle que d’insécurité collective. ♦

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Novembre 2011 - n° 744

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